Le Christ est ressuscité !

 

Parmi les dizaines de sanctuaires qui parsèment la France, il en est un qui interpelle particulièrement. Rocamadour est ce lieu insigne où la Mère de Dieu revêt les traits d’une « Vierge noire » qui tient l’Enfant sur son genou gauche et invite ses visiteurs à oser monter s’asseoir sur son genou libre pour lui confier leur souci et même la cause de leur désespoir. Les témoignages des personnes exaucées sont impressionnants par leur nombre, leur authenticité, et la variété des situations sauvées et des problèmes de tous ordres résolus.

Notre petite paroisse a un cœur qui bat au croisement des chances données et des tragédies et des divisions qui entravent l’Evangile de Jésus Christ et l’avènement du Règne de Dieu que nous appelons à chaque ‘Notre Père’ et acclamons à chaque liturgie. Nous ne pouvons qu’être sensibles au piétinement que connaît le mouvement œcuménique, et sensibles aussi au drame planétaire actuel tel qu’il se manifeste dans notre pays de France, réalisant ses enjeux. Cependant, adresser les enjeux sociétaux d’aujourd’hui est bien au-dessus des forces de quiconque et seul le Christ Sauveur peut intervenir pour délivrer l’humanité du piège où elle s’endort.

A cet égard, il est remarquable que Rocamadour garde le souvenir du pèlerinage de rois confiant leurs affaires à Marie et il est frappant d’y voir dans un cadre vitré une flèche qui a servi à la bataille de Las Navas de Tolosa (1212), victoire qui a brisé le mythe de l’invincibilité islamique en Espagne et permis la reconquête de l’ensemble du territoire.

Comme communauté paroissiale, nous pouvons demander avec confiance à Marie son intervention pour que Jésus Christ délivre ses disciples confrontés au mal sous les formes que nous constatons et auquel il est si impossible de s’opposer. On en arriverait à s’accoutumer et accepter cet état de choses qui précipite l’univers dans une chute catastrophique qui, elle, est admise par tous, y compris ceux qui n’y voient que des causes « naturelles ».

Il est urgent de nous retrouver ensemble devant le Très-Haut en prenant Notre Dame Marie, la Mère de Dieu, pour mère et avocate, pour qu’elle intercède pour nous et avec nous, et demande avec puissance au Dieu de toute compassion d’intervenir dans notre histoire. Car ses brebis sont méprisées, égarées et massacrées et toute la détresse du monde d’aujourd’hui dépasse ce qui peut être toléré.

Demandons à Dieu par Marie, la Mère de Dieu, le pardon de nos propres péchés et la guérison de nos propres infirmités ; un renouveau du monde selon l’Alliance proclamée avec Moïse et totalement renouvelée en Jésus Christ ; un renouvellement de la vie publique avilie dans l’asservissement des concitoyens ; un renouvellement du sens de la coresponsabilité de tous dans les différents services que tous sont appelés à remplir suivant leur capacité et position dans l’honnêteté et avec dévouement à leurs semblables, etc.

Demandons aussi instamment à Dieu que tous les disciples fidèles de Jésus Christ se reconnaissent tels, se retrouvent dans leur commune fidélité, et renouvellent les liens qui les unissent dans le témoignage au Seigneur. Que les Eglises et communautés ecclésiales découvrent avec émerveillement et humilité à quelle communion le Seigneur les convoque.

Parallèlement, au niveau personnel ou comme familles, nous pouvons vivre des épreuves, des situations insolubles, quel que soit leur nature (financière, familiale, médicale, …). C’est l’occasion de les identifier clairement, de les nommer, et de demander là aussi l’intervention de la Mère de Dieu sans hésiter, sachant qu’elle nous aime comme ses enfants. Ceci n’a pas besoin d’être partagé à tous dans le détail, évidemment, mais nous nous accompagnons les uns les autres.

Vous qui ne partez pas en personne, n’hésitez pas à nous rejoindre dans votre prière. Vous pouvez nous confier vos intentions par textos, papier, etc., ou simplement intercéder en utilisant la « prière de Rocamadour » qui n’est autre que la prière suivante, attribuée à Saint Bernard :

Souviens-toi, ô très miséricordieuse Vierge Marie,

Qu’on n’a jamais entendu dire

qu’aucun de ceux qui ont eu recours à ta protection,

imploré ton assistance ou réclamé tes suffrages,

ait été abandonné.

Animé de cette confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère,

je viens vers toi, je viens à toi et, gémissant sous le poids de mes péchés,

je me prosterne à tes pieds.

Ô Mère du Verbe Incarné, ne méprise pas mes prières

mais écoute-les favorablement et daigne les exaucer.

Amen.

p. Emmanuel

6 mai 2021