Marc 9, 17 – 31

Mémoire de St Jean Climaque

Ce père est désespéré : son fils , depuis son enfance est possédé par un démon qui le torture horriblement. Leur vie est devenue – sans jeu de mots – un véritable enfer ! L’esprit mauvais, à plusieurs  reprises, a précipité l’ enfant dans le feu, l’ a jeté à l’ eau afin de le faire périr, si bien que ce pauvre homme ne sait plus vers qui se tourner pour être secouru. Les disciples de Jésus, eux aussi sollicités, n’ont pu rien faire. Tous se sont montrés impuissants pour l’ assister dans sa détresse; aussi le Seigneur représente-t-il son dernier recours, son ultime espoir.  » Si tu peux quelque chose, viens à notre aide, par pitié pour nous. » L’homme voudrait bien y croire … mais il a déjà éprouvé de si nombreuses déceptions. Ce cri exprime une démarche de la dernière chance ! Mais pour agir, Jésus a besoin d’une confiance totale de la part de celui qui le sollicite d’ où sa réponse qui voile une question insistante qu’il aurait pu formuler ainsi :  » Crois-tu réellement que je puisse guérir ton fils, le libérer de l’ esprit mauvais quil’ enchaîne ? »  La réaction du père est immédiate, emprunte d’une grande humilité :  » Je crois, viens en aide à mon peu de foi !  »  Cet élan d’ humble confiance

ouvre les portes de la libération et de la guérison du malheureux possédé : sur l’ordre de Jésus, l’esprit muet et sourd quitte l’enfant, le laissant comme mort. Mais l’évangéliste Marc de conclure ce récit :  » Jésus, le prenant par la main, le relève … Il n’est pas difficile d’imaginer la joie du père et l’étonnement admiratif  de la foule ! Quant aux disciples, ils sont quelque peu  surpris et même troublés par ce miracle accompli par leur maître se demandant pourquoi ils n’étaient pas parvenus à délivrer l’enfant de cet esprit mauvais qui s’était emparé de lui. La raison en est simple : ils n’en ont pas pris les moyens les bons moyens que sont la prière et le jeûne !

Quelle leçon pour nous qui bien souvent nous étonnons du peu d’efficacité de nos demandes instantes adressées à Dieu ou du peu de résultat de nos actions apostoliques. Notre foi  en est-elle le fondement ? Ne comptons pas plus sur nous que sur Dieu ? Notre prière ne se cantonne-t-elle pas à demander ? Savons-nous aussi rendre grâce, louer voire même adorer ce Dieu d’amour, de tendresse et de miséricorde dont nous sollicitons les bienfaits ? Prenons-nous garde d’accompagner nos supplications instantes par des sacrifices, des renoncements ou même le jeûne – comme Jésus lui-même nous y invite ? Et ces démarches accomplies non par intérêt mais par amour !  Jésus nous a tracé le chemin ! N’a-t-il pas commencé sa mission apostolique par quarante jours passés au désert dans le jeûne et la prière et ne s’est-elle pas achevée sur le Golgotha ? Et son enseignement est sans ambiguïté : le disciple n’est pas au dessus du maître.